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Historique

L’accord culturel qu’Haïti et la France signent le 24 septembre 1945 pose les jalons de la future coopération française. Il prévoit l’ouverture tant attendue d’un Institut Français.

Sous le regard ébloui d’un jeune étudiant poète de Jacmel, René Depestre, le 7 décembre 1945 était inauguré à Port-au-Prince l’Institut Français en Haïti par Pierre Mabille, premier directeur, en présence de ses amis André Breton et Wilfredo LAM, mais également du Président de la République Monsieur Gérard Lescot et de la communauté diplomatique.

André Breton, Wifredo Lam et Dr Pierre Mabille

André Breton, Wifredo Lam et Dr Pierre Mabille (Directeur fondateur
de l’IFH à Port-au-Prince en 1945)

Premier siège de l’Institut français en Haïti

Villa 3 Avenue Charles Summer, premier siège de l’IFH, mis à la disposition de la France par le gouvernement haïtien

1945 : sortie de la deuxième guerre mondiale, où l’innommable s’était accompli au cœur de l’Europe, des blessures incommensurables à panser, une France à reconstruire, un pays à relever, des priorités innombrables… Et malgré tout cela, ou à cause de tout cela, un Institut culturel est créé ici en Haïti. Parce que se relever, c’était voir large, c’était mettre la culture au cœur de la diplomatie française, parce que la culture, celle du partage, celle du dialogue, est la meilleure antidote à la guerre.

Le bâtiment dans lequel s’installa l’Institut à l’époque était une modeste maison mise à disposition par le gouvernement haïtien, située au 3 de l’avenue Charles Summer. Mais rapidement, l’Institut prend son essor et a besoin de s’agrandir pour accueillir l’ensemble des activités qui s’y déroulent. C’est ainsi qu’il s’installe sur le site du Bicentenaire en 1950 et donne ses lettres de noblesse à un établissement qui disposait d’une superbe salle de spectacle et de grands jardins dont les Port-au-Princiens se souviennent encore.

En 1998, l’IFH est contraint de quitter le Bicentenaire et s’installe alors dans le quartier du Bois Verna, au 99 avenue Lamartinière, dans une bâtisse qui reprenait des caractéristiques architecturales des « Gingerbreads », mais elle fut détruite lors du séisme du 12 janvier 2010.

Dès mars 2010, l’Institut s’est relevé rapidement en mettant sur pied un projet de reconstruction vite opérationnel. Le pari a été tenu et en septembre 2010, est inauguré ce bâtiment, dans lequel se trouve l’actuel IFH. Modeste, à l’étroit dans ses murs, mais présent et vibrant ouvert à tous.

IFH, Villa Lamartinière à Bois Verna. Bâtiment existant avant le 12 janvier 2010

Premier siège de l’Institut français en Haïti

Visite de Jean Paul Sartre en Haïti, 1949

Mais au-delà des murs, l’histoire de l’Institut Français en Haïti, ce sont d’abord et surtout des femmes et des hommes, à ces artistes et intellectuels français et francophones de renom qui ont fait les riches heures de l’IFH en l’honorant de leurs visites : André Breton, Jean-Paul Sartre, André Malraux, Léopold Sédar Senghor, ou dans des années plus récentes Jean-Marie Le Clézio, Régis Debray ou Laurent Gaudé, etc.

L’IFH a été, est et sera encore un haut lieu de culture et de liberté au service de la relation franco-haïtienne ; un espace de rencontres, d’échanges et d’expression du savoir ; un espace de diffusion de la langue et de la culture française, un endroit de dialogue interculturel entre la France et Haïti, de promotion de la diversité culturelle, ouvert sur le monde, ouvert sur le pays.

L’IFH a toujours été, par ailleurs, un lieu d’exigence, linguistique et intellectuelle et sa revue, « Conjonction », en est un outil indispensable et de référence dont le premier numéro est paru en janvier 1946. Ainsi l’un des principaux succès de l’Institut depuis sa création fut d’attacher fermement Haïti à une francophonie d’excellence. Il n’est pas inutile de rappeler ici, qu’à cette époque Haïti plaidait devant l’Assemblée générale des Nations Unies la cause du français comme deuxième langue internationale.

L’IFH seul, n’existerait pas. Il vit grâce aux multiples partenariats avec d’autres institutions culturelles, la Fondation FOKAL, le Centre d’Art, PAPJAZZ, 4 Chemins et bien-sûr le réseau des 5 Alliances Françaises implantées sur l’ensemble du territoire, du Lycée Français Alexandre Dumas et de RFI. Il y en a bien d’autres qui l’accompagnent : des associations, des festivals, des éditeurs, des collectifs, des artistes… et tous les spectateurs et spectatrices si fidèles.

foto noche fracesa

André Breton en Haïti